Une Québécoise qui a réussi à se sortir de l’enfer de la prostitution part en guerre contre le controversé site Pornhub après avoir découvert des vidéos pornographiques d’elle tournées à son insu.
Des doutes
Aujourd’hui intervenante communautaire, elle se doutait que des photos d’elle circulassent sur le net, mais pas des vidéos. Elle a été prise de doutes quand Pornhub a commencé à être sur la sellette à cause de contenus pédophiles et violents qui peinaient à être effacés du site. Ses craintes se sont finalement avérées à la suite d’une recherche en quelques clics. « Il y avait des vidéos de moi dans un motel où j’avais l’habitude de rencontrer des clients. C’est probablement un client qui m’a filmée avec son cellulaire sans que je le sache », relate celle qui dit avoir également découvert des scènes d’elle dans un salon de massage où elle travaillait.
« La propriétaire disait que la caméra était là par sécurité, disait-elle, mais semble-t-il qu’elle a cru bon de partager ces images-là », tonne Mme Sullivan, toujours sous le choc de ce qu’elle a vu. La mère de famille de 38 ans assure toutefois qu’elle s’en remettra. Elle pense surtout aux femmes dans sa situation qui, contrairement à elle, n’ont jamais abordé leur ancienne vie devant leur famille et leurs collègues.
Recours collectif
Dans le cadre d’une action collective intentée contre MindGeek, la société mère de Pornhub, Rose Sullivan a été mandatée par l’organisme communautaire La Sortie pour communiquer avec d’autres Québécoises qui se sont retrouvées sur Pornhub sans leur consentement. Le recours, qui est notamment porté par le cabinet de Québec Siskinds Desmeules, demande 600 millions $ pour les victimes de partout à travers le monde. On y rapportait des histoires d’horreur, notamment le témoignage d’une jeune Ontarienne qui a vu une vidéo intime d’elle à 14 ans être exposée sur Pornhub, sans possibilité de la retirer.